Etude de cas

« J’ai complétement lâcher-prise depuis que je me suis séparée de mon ex! J’ai besoin de retrouver une organisation dans ma gestion administrative et familiale.

S.40 ans -Indépendante.

Cherche à retrouver une organisation. Se dit désinvestie de son foyer, regrette un gros lâcher prise par rapport à la gestion de l’administratif et de la maison en général.

Je comprends lors de l’anamnèse que bien au-delà de sa mission de maman de deux garçons, au-delà de son activité temps plein d’indépendant, elle a eu à porter pendant des années son compagnon qui avait des soucis notamment au niveau d’une consommation excessive d’alcool et dans sa carrière professionnelle découlant sur un tempérament exécrable et une pression exercée sur tous à la maison.

Aujourd’hui S. semble soulagée de ne plus avoir à subir les méandres de son ex. Mais ce relâchement depuis leur séparation il y a quelques mois, la met en difficulté aujourd’hui. Elle ne se reconnait pas dans ce trait-là de caractère et aimerait retrouver une certaine organisation dans sa gestion quotidienne.

Elle redoute son futur professionnel, doute du chemin à prendre, et culpabilise de sans cesse reporter au lendemain.

On commence de la séance, S. se laisse rapidement aller profondément. Mais dès le moment où je l’invite à me partager son ressentis, elle reconnait tout de suite être entourée d’une présence lumineuse et aimante qu’elle identifie très vite comme étant sa grand-mère.

Elle se met à caresser sa main (elle qui n’est pas du tout tactile m’explique-t-elle). Elle bénéficie par ce toucher d’une extrême douceur dont elle a finalement grand besoin.

Sa grand-mère lui transmet son souhait qu’elle avance, qu’elle cherche. Elle l’invite à prendre du temps, pour elle et sa famille. En travaillant moins, en mettant son téléphone de coté et en allant se promener ? En allant prendre l’air.

S. est plongée dans une joie enfantine auprès de sa grand-mère rigolote qui se joue d’elle en se cachant. Ce qui fait bien rire ma patiente parce qu’habillée tout en jaune, elle reste malgré tout très visible. Elle s’étonne de retrouver son sourire dans le sourire de son petit dernier, lui qui pourtant ne ressemble à personne. Avant de s’en aller, sa grand-mère lui communique qu’elle va continuer à prendre soin d’elle, comme elle l’a toujours fait.

Je la guide ensuite dans un magnifique et très long couloir avec pleins de portes.

Lorsqu’elle passe à travers cette porte, S. réaccède à une scène ou elle est en présence de tas d’enfants qui ne sont apparemment pas les siens mais dont elle s’occupe. Elle est dans un champ. Une petite maisonnette en bois blanc un peu plus loin. Elle a la vingtaine.

Il y a aussi un homme, grand, très grand même et fort, Diego. C’est d’ailleurs lui qui l’amène dans cette scène. Elle est d’abord impressionnée puis semble tout à fait rassurée. De fait dans cette scène elle reconnecte avec beaucoup de joie. Elle sent toute l’importance d’être présente pour ces enfants. Elle comprend qu’il la suit dans son projet. Qu’il l’aime et qu’il la supporte dans le rôle qu’elle s’est choisi.

Peu après, à l’intérieur de la petite maisonnette en bois, un tout petit bébé pleure. Elle le prend dans ces bras. Et l’homme la prend à son tour dans les siens. Ils sont tous les trois dans une sorte de fusion. Le moment est très intense. Elle se sent profondément aimée et en sécurité. Cet enfant n’est pas le leur ; il semblerait qu’il ne puisse pas en avoir, mais qu’importe ; il leur a été confié et maintenant c’est leur bébé.

Je la fais avancer dans le temps… Elle arrive dans une pièce sombre toute de bois orné, une longue table dressée pleins de mets qu’elle a préparé avec amour et délicatesse. Elle est plus âgée, peut-être 35 ans.

Un groupe d’hommes bruyants entrent et s’installent sans même la saluer. Peut-être des chasseurs ou des guerriers… Ils mangent avec leurs doigts et boivent allègrement en tenant des discours salaces au sujet de filles de joies.

Elle reste figée dans un coin de la pièce entre colère et dégout. Diego est là également, posté à côté d’elle. Lui aussi ne supporte pas ce qui se passe sous ses yeux. Son visage est fermé… Sévère. Il lui serre discrètement la main en guise de soutient.

Tous deux espérant que tout ça se termine au plus vite. Mais comment se fait-il qu’ils se soient retrouvés là, à préparer des mets raffinés à ces hommes dégoutants ?

Sa mère me confie-t ’elle… C’est elle qui a organisé cette invitation et qui les a sommés elle et Diego de recevoir avec le plus grand soin. Elle n’est pourtant pas là dans la scène. Mais on comprend toute l’influence toxique de cette mère autoritaire et sans cœur. Comment peut-elle cautionner de tels comportements si abjects ?

Dans la première scène déjà, S avait parlé de ces enfants qu’elle voyait si heureux et de cette mélancolie qu’elle ressentait au fond d’elle par rapport à sa propre enfance et à tout l’amour qu’elle dont elle avait manqué. Et qui la faisait redoubler d’attention et d’affection pour ces enfants qui lui étaient confiés.

Le groupe d’hommes ne traina pas à se lever et à quitter la pièce aussi impoliment qu’à leur arrivée, laissant littéralement un champ de bataille derrière leur passage.

On les voit elle et Diego tourner les talons et s’en aller, se serrant par la main et se promettant que plus jamais ils ne s’abaisseraient aux exigences de cette mère toxique, que plus jamais ils ne subiraient une telle humiliation et que désormais ils ne feraient que ce qui était juste et bon pour eux, c-à-d prendre soin de tous ces petits ; exclusivement prendre soin de leur foyer et de leur amour.

On sent une réelle prise de position et une rupture définitive avec la mère.

On les retrouve à nouveau chez eux, heureux, auprès de leurs enfants, complices et heureux.

J’invite S à s’élever au-dessus de la scène afin de laisser cette vie continuer et à connecter avec sa conscience sage pour accéder à des informations complémentaires par rapport à cette vie que l’on a visité.

D’emblée S relève des similitudes entre sa mère cette vie antérieure et celle de cette vie-ci. Elle m’explique à quel point sa maman est autoritaire, jugeante et qu’elle ne supporte plus qu’elle s’immisce à ce point dans son quotidien.
Elle comprend l’importance de prendre une certaine distance. Et m’explique qu’elle avait dejà même eut l’idée de déménager pour ne plus être aussi proches géographiquement.

Au sujet des enfants, elle m’explique son contact aisé avec ses enfants et avec les enfants en général. Elle m’avoue également qu’elle a toujours rêvé de pouvoir accueillir des enfants.

Elle comprend toute l’importance de consacrer plus de temps à sa famille. C’est d’emblée ce que sa grand-mère lui avait conseillé d’ailleurs.

Je sens S regonflée de tout cet amour, de cette douceur retrouvée. Tellement sécurisée d’avoir pu connecter avec le fait qu’elle pouvait être portée et aimée par un homme. Confortée dans ce savoir que sa grand-mère continuait à prendre soin d’elle et qu’elle avait absolument tout en elle pour y arriver. Qu’elle était le match parfait. Qu’elle avait exactement tout ce dont elle avait besoin pour pouvoir se récupérer, faire les bons choix et se réaliser pleinement.

Dans l’après-midi même, elle m’exprimait les décisions et les actes qu’elle avait déjà posé pour avancer dans ce sens. Et quelques jours après, elle m’exprimait à la fin de son message

 «  PS : Je vais très bien ! »

Quel sentiment de joie pour moi d’avoir pu l’accompagner dans cette expérience.

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